L'image de la femme dans l'art

Deschamp peinture 1990

Deschamp Peinture 1990

Vénus de sireuil Dordogne

Vénus De Sireuil Dordogne


Extrait d'articles de Wikipédia  - Image de la femme dans l'art                                  Cet article se dédie à l'image de la femme, non pour ce qu'elles sont mais de la façon dont elles sont perçues par les hommes.
  Les images sont séduisantes ; la plastique de la femme aussi, on peut jouer avec l'image autant qu'on veut. L'image, et en particulier celle de la femme, a servi à la conquête du pouvoir sur l'esprit occidental ; pouvoir sur l'esprit de l'être humain, indépendamment de son genre.
Décrypter les ressorts de cette séduction par les images, telle est ici la question qui se pose : l'image du corps de la femme fut tellement travaillée au cours des siècles qu'elle ne coïncide pas vraiment avec la femme réelle, ni par le passé ni aujourd'hui.
                              Les différentes images de la femme par le passé persistent dans la mémoire collective.

Vénus de Willendorf

Vénus De Willendorf

La statuette est en calcaire oolithique et mesure 11 cm de hauteur. Elle représente une femme nue debout, présentant une forte obésité, les bras posés sur d'énormes seins. La tête finement gravée semble être entièrement recouverte par des tresses enroulées, le visage est donc caché. Des restes de pigments laissent supposer qu'originellement la statuette était peinte en rouge.

Gravure ferassie

Bloc de calcaire gravé représentant un sexe féminin La Ferrassie

Vénus de la grotte Chauvet

Vénus De La Grotte Chauvet

V , vers 28000 av J-C

Vénus de Lespugne

Vénus De Lespugne

Au Paléolithique supérieur ont été sculptées des figurines féminines surnommées Vénus. Elles datent pour la plupart du Gravettien, telle les Vénus de Willendorf ou de Lespugue. Leurs formes rondes et ventrues ont conduit certains auteurs à y voir un culte de la fertilité ou de la Déesse Mère, sans possibilité toutefois de démonstration scientifique

                                                                                                                                            Néolithique

Néolithique

Durant les périodes plus récentes, des figures minces et dansantes sont représentées sur les parois des grottes ou sur les rochers. C'est le cas dans le Levant espagnol ou, au Néolithique, sur les parois sahariennes ornées de jolies Atlantes sur leur monture.

Tassili

 Détail de peintures rupestres du Tassili datant d'environ 3 000 ans av. J.-C.

Le rapt d'Hylias par les nymphes

Le Rapt D'Hylias Par Les Nymphes

Le rapt d'Hylas par les nymphes, panneau en opus sectile du IVe siècle provenant de la basilique de Junius Bassus sur l'Esquilin, palais Massimo alle Terme

En remontant aux premières représentations de la sexualité occidentale, on trouve un satyre poilu et jubilant, aux pieds de bouc, poursuivant une nymphe gracieuse, tantôt joyeuse tantôt effarouchée ou appeurée, semblant parfois lui indiquer le buisson dans lequel elle va se cacher, exprimant souvent la crainte du viol imminent.

Victoire de Samothrace Gréce vers 190 av J-C

Victoire De Samothrace Gréce Vers 190 Av J-C


L'idéalisation de la femme en fait un faire-valoir du héros, figure centrale et acteur principal des récits. Pénélope attend au foyer, et comme la Belle Hélène, prépare le "repos du guerrier". C'est cependant sous des traits féminins allégoriques des "Victoires", comme celle de Samothrace, qu'ils nous lèguerons malgré eux l'image d'une féminité virile.

Vénus de Milos

Vénus De Milos

Le patriarcat émergeant relègue les femmes dans le gynécée. L'image de la femme léguée à l'Occident est essentiellement un produit masculin. Strictement confinées au domaine de la reproduction de l'espèce, les Grecs idéalisèrent celles qu'ils ne considéraient pas exclusivement vouées à celle-ci: elles devinrent autant d'allégories sous forme de déesses, de nymphes et d'ondines.

Chez les Celtes

Chez les Celtes, la femme possède un patrimoine dont elle a pu hériter et qu'elle peut léguer. En Irlande, elle semble tenue à des obligations militaires. Outre ces dispositions juridiques, la femme celte peut exercer un métier ainsi que la royauté et posséder des serviteurs. L'exemple le plus célèbre est celui de la reine Medb. Ella a aussi accès à certaines fonctions sacerdotales relevant du druidisme, de la divination et de la prophétie, comme les Gallisenae de l'île-de-Sein (voir article Vate). Mais ceci relève davantage du mythe et des légendes que de l'histoire; on n'en sait pas grand chose sinon ce qu'il transparait des témoignages des auteurs latins et l'on ne possède guère de représentations iconographiques d'elles.
Les Celtes, qui excellaient dans l'exploitation des mines et le travail du métal, produisirent un art stylisé, où règne une profusion de détails grotesques mêlés de lignes audacieuses. Même sous l'influence classique gréco-étrusque, au premier siècle avant notre ère, l'Art Celtique continue de rechercher la ligne et le mouvement, qui restent prépondérants par rapport à la fidélité du modèle.
A la suite de la Grèce antique, dieux et déesses tutélaires peuplent le panthéon. La sexualité est bien assumée par le polythéisme romain. La christianisation va mettre un terme aux licences païennes.

 

Une certaine perception de la femme restera cependant en Italie, berceau de la pensée occidentale d'aujourd'hui. Jusqu'à la Renaissance, la seule représentation de femme autorisée par le dogme est celle de la Madone, seule rédemption à la faute originelle des filles d'Ève. Vierge à l'enfant qui va donner des dauphins infantiles, recherchant le sein nourricier qu'une image maternelle toute-puissante voudra bien leur donner

Bernardo Daddi 1280 - 1348

Bernardo Daddi 1280 - 1348

. Bernardo Daddi est un peintre italien de l'école de peinture florentine, né vers 1280 et décédé en 1348.
Dans l'Occident chrétien médiéval, le sens du péché originel et son expiation change la sexualité. Les ecclésiastiques moralisent considérablement les rapports de l'intersubjectivité sexuée en introduisant des thèmes de pureté liée à la virginité et l'adoration de la Sainte Vierge (croyance en l'immaculée conception),

Primavera - Botticeli

Primavera - Botticeli

Le printemps de Botticelli amène un regard nouveau sur la femme. Art profane ou sacré, Vénus ou Vierge Marie, la subtilité artistique nous fait douter. La Vénus de Botticelli apporte à l'Occident un sens nouveau de la beauté, sa naissance accompagne le printemps, archétype d'une belle jeune femme blonde aux cheveux longs, à la peau claire et aux mensurations proportionnées

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 Sandro Botticelli

Botticeli

Simonetta Vespucci par Sandro Botticelli

Léonard de Vinci

Léonard De Vinci

Contribuant également à cette fin du monopole de l'image de la femme liée à la religion, se développe la peinture de portraits de dames nobles, présentés dans les cours d'Europe afin de conclure mariages et alliances. Une fois mariée, la dame est en général représentée avec un petit chien de compagnie ou une hermine (telle la dame du même nom de Léonard de Vinci), symbole de la fidélité de la dame. Le petit animal endormi symbolise une sexualité apaisée dans le mariage. La Dame à l'hermine
1490, musée Czartoryski , Cracovie
huile sur bois 54,8x40,3 cm


Nicolas Poussin - les Andelys 1594 Rome 1665

Nicolas Poussin - Les Andelys 1594 Rome 1665

Nicolas Poussin
La Sainte Famille sur l'escalier
National Gallery of Art, Londres

Pierre Paul Rubens - Les trois grâces

Pierre Paul Rubens - Les Trois Grâces

Pierre Paul Rubens -Siegen 1577 Anvers 1640 Au fur et à mesure et représentant moins une idée allégorique et davantage une femme réelle, sa personnalité propre prend de l'essor. Les retours sur la mythologie classique sont néanmoins les passages obligés des artistes faisant leurs humanités. Assez tard, Rubens modifie la perception du corps avec ses trois grâces.

Le déjeuner sur l'herbe Edouard Manet (1832-1883)

Edouard Manet

Le dandysme provoquant représenté dans le tableau de Manet Le déjeuner sur l'herbe montre une licence nouvelle des mœurs dans la société bourgeoise "engoncée" du XIXe siècle. Des peintres néoclassiques se joignent alors aux impressionnistes pour explorer les émotions humaines et les traduire sur la toile. La féminité leur permet de trouver ces expressions, elle leur est une source d'inspiration permettant de sortir des clivages traditionnels sur l'image de la femme

Bouguereau

Bouguereau

Bouguereau, Nymphes & Satyrs, 1873

L'image photographique L'image des femmes ne leur a quasiment jamais appartenu. La grande majorité des mannequins sont photographiés par des hommes qui appliquent leur vision, souvent machiste, sur les postures désirées pour ces pantins à la plastique irréprochable parce que cela fait vendre. À travers les médias modernes, l'image de la femme est aujourd'hui omniprésente dans les arts, les productions commerciales, la communication. Cette image est riche et multiple. Mais souvent, cette image publique est décalée par rapport à la femme réelle car elle véhicule un idéal, un fantasme sexuel, un symbole, et toute une multitude d'éléments. La frontière entre érotisme et pornographie n'est pas toujours très nette, dépendant de plusieurs interprétations des sens de ces mots (art/commercial; suggestion/représentation; émotions/désir). L'image qui est donnée de la femme dans la pornographie la présente comme un objet de désir, sans prendre compte d'une dimension affective. La pornographie, produit sentimentalement appauvri, nourrit le mépris et l'ire des féministes et des moralistes (pourtant rarement d'accord) envers les pornographes. Elle renvoie aux femmes une image d'elles-mêmes fantasmée par les hommes, d'un corps féminin maltraité ou fétichisé. Cette image est généralement subie et rejetée par les femmes réelles qui ne se représentent pas ainsi

Jules Joseph Lefebvre 1875

Jules Joseph Lefebvre 1875

Bibliographie
* Françoise Collin, Evelyne Pisier et Eleni Varikas (éd.), Les Femmes de Platon à Derrida, anthologie critique, Paris, Plon, 2000. * Danielle Jonckers, Renée Carré, Marie-Claude Dupré (dir.), Femmes plurielles : représentations des femmes, Maison des sciences de l'homme, 2000. * Georges Duby et Michelle Perrot (dir.), Histoire des femmes en Occident, 5 t., Paris, Plon, 1990-1992 ; Perrin "tempus", 2002. * Brigitte Gresy, L'Image des femmes dans la publicité, La Documentation française, 2001. * Jean-Claude Kaufmann, Corps de femmes, regards d'hommes, Pocket, 1998. * Philippe Perrot, Le Corps féminin : XVIIIe et XlXe siècles, le travail des apparences, Seuil "Points Histoire", 1991. * Bruno Remaury, Le Beau Sexe faible, les images du corps féminin entre cosmétique et santé, Grasset "Partage du savoir", 2000. * Giulia Sissa, L'Âme est un corps de femme, Odile Jacob, 2000

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